Interview: Laura Hidalgo, le visage très prometteur des étudiants libéraux
[dropcap custom_class="normal"]L[/dropcap]aura Hidalgo est présidente de la fédération des étudiants libéraux (FEL) et présidente des Jeunes MR d'Anderlecht. Cette jeune femme ambitieuse et dynamique cultive un charisme unique pour son jeune âge. Elle qui dirige de main de maître 2 fonctions très prenantes en cumulant ses études en droit. Laura a accepté de répondre aux questions de Mademoiselle Ergo dans une interview exclusive.

«MADEMOISELLE ERGO» - Pouvez-vous nous décrire votre poste de présidente de la fédération des étudiants libéraux (FEL) et votre poste de présidente des Jeunes MR Anderlecht ?
Laura Hidalgo - Mon poste consiste à représenter les étudiants libéraux dans les campus universitaires et dans les hautes écoles en Wallonie et à Bruxelles. Nous sommes très présents dans les universités comme ULB, UCL, UMons, ULiège, LLN, USLB et ICHEC. Notre spécialité, c'est les conférences afin d’informer les étudiants sur certains sujets et qu’ils puissent avoir un esprit critique plus forgé pour comprendre ce que pense les libéraux.
En interne, mon travail sert à coordonner toutes les activités au niveau national et garder des contacts avec les Présidents de section. Il y a peu nous avons fait un Congrès sur le "Compromis à la belge" ainsi que sur la "Réforme de l’Enseignement obligatoire". Forcément, je dois vérifier les agendas des cercles pour les conférences et les activités sinon ce n’est pas pratique que tous les cercles organisent au même moment leurs conférences! On essaye au mieux de se coordonner afin de se soutenir mutuellement. Évidemment comme nous avons un bureau politique (deux fois par mois minimum), j’essaye de trouver toujours un ou deux sujets où nous pourrions avoir un avis tranché, dernièrement, on a eu un débat sur la "légalisation du cannabis".
En tant que présidente, je dois voir si nos campagnes ont bien été distribuées dans les campus et les retours qu’on en a eu. Je m'occupe aussi de la communication sur certains sujets par exemple la fédération des étudiants francophones (FEF) qui réagit au décret Marcourt ou alors sur des propos de certains de nos politiciens sur des sujets qui touchent les étudiants. Le corps business du FEL c’est le libéralisme et la jeunesse. Nous essayons au mieux de comprendre le monde d’un point de vue libéral et de toujours mener à la réflexion nos membres. Il y a aussi la jeunesse qui est comprise au sens large pour nous, car on se concentre tant sur le pacte d’excellence qui touche les adolescents que sur le marché du travail qui se focalise sur les jeunes adultes.

Nous avons un journal qui s’intitule “Libertines” dont le but est que ça soi fait par des étudiants pour des étudiants. Tout le monde y contribue. On a la chance d’avoir un très bon rédacteur en chef cette année. C’est d’une grande richesse, car chacun a la possibilité de décider le sujet de son article. Il y a une grande liberté au sein de notre Fédération dont j’attache beaucoup d’importance. Personnellement, j’ai toujours un plaisir à lire ce qu’ils écrivent, car parfois il y a des sujets dont même la FEL n’a pas un avis tranché ou n’a jamais discuté de cela et ça m’incite à en discuter en interne. Il y a toujours des rebondissements et des nouveautés dans nos avis, car nous sommes toujours menés à une réflexion philosophique libérale perpétuelle.
Je suis aussi Présidente Jeunes MR d’Anderlecht. Par ce poste, j’analyse ce qui se passe dans la commune d’Anderlecht et je représente les jeunes anderlechtois libéraux. La tranche d’âge est plus grande ici, nous sommes sur du 15-35 ans. On organise surtout des activités dans la commune pour mettre en avant celle-ci et ses habitants, mais aussi vis-à-vis des autres bruxellois. On a pu dernièrement faire découvrir une nanobrasserie atypique!
Quel est votre cursus en supérieur?
Je suis étudiante en 3e année du bachelier de droit bilingue français-anglais à l’Université de Saint-Louis de Bruxelles.
Quels sont vos projets à la fin de tes études?
Si possible, je souhaiterais devenir avocate. Pour mon master, je vais choisir une spécialisation en droit européen, car la politique européenne, c’est ce qui me passionne le plus! D’ailleurs à la fédération, nous avons fait une campagne sur l’Europe et nous avons même une doctrine européenne. Le futur pour moi c’est le projet européen.

Quel a été le déclic pour vous lancer en politique ?
Les dernières élections communales d’octobre 2012! J’avais 18 ans et je devais aller voter. Je trouvais que donner mon vote à un parti politique n’était pas anodin alors je m’étais donc intéressée aux différents programmes des partis. Il est vrai que cet intérêt vient aussi de mon caractère, car je trouve cela important de s’intéresser à ce qui se passe autour de nous et de s'instruire. Je n’adhère pas à ceux qui disent que voter ne sert à rien, car un vote plus un ne vote ça fait beaucoup. En conclusion, j’ai eu plus d’affinités et d’intérêts avec le programme du MR. Je m’intéresse beaucoup à la politique européenne et j’adore Guy Verhofstadt. Après quand je suis devenue étudiante à Université de Saint-Louis, je ne voulais pas simplement être une étudiante classique (NDLR: Laura sourit et confie que déjà en secondaire, elle était déléguée de sa classe) et je voulais vraiment m’engager dans quelque chose où on pouvait mener des actions. Dès mon premier jour à l’unif, j’ai rencontré un ami qui était aussi libéral et qui voulait s’inscrire dans le cercle des étudiants libéraux. C’est comme ça qu’a démarré mon aventure dans la politique !
Comment un jeune peut-il se lancer en politique ? Quelles sont les démarches/étapes à suivre?
Il suffit de se rendre sur le site du parti (de son choix) et de faire son inscription en ligne. Mais je dirais surtout qu’il est important de suivre l’actualité de nos élus déjà actifs en politique afin de comprendre ce qu’il se passe. Les réseaux sociaux sont d’une aide pour les jeunes énormes! Il ne faut pas hésiter à aller à des conférences et des afterworks organisés par les partis ou des cercles.
Après cela dépend de sa tendance, est-ce qu’on se voit plutôt socialiste ou libérale, mais dans tous les cas, il vaut mieux aller voir partout d’abord et ensuite se décider. Je conseille vivement d’aller à la rencontre des membres à l’intérieur des partis et de discuter avec eux lors des évènements (conférences/afterworks). Je tiens à souligner qu’il faut avoir un bon esprit critique notamment sur les réseaux sociaux (ex: Twitter) par exemple concernant les réactions des différentes personnalités politiques. Je conseille aussi de lire les journaux (papier et/ou numérique) minimum deux, ce qui permet de vérifier la véracité de l’information aussi et pour rester au courant de l’actualité dans le monde. Personnellement, j’ai mon propre rituel qui est de lire deux journaux (Le Soir et La Libre) puis un journal qui s’intéresse à la politique européenne (politico) puis durant la journée je regarde ce qu'il se passe sur Twitter/Facebook.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans la politique ?
Les rencontres avec les gens que ce soit de tous les bords. Je trouve que même si on a des opinions différentes, on finit toujours par apprendre des choses et trouver un consensus à la belge. Ce qui me plait dans les rencontres c’est qu’on apprend toujours de l’autre. Pour ma part, je suis une libérale convaincue, mais je ne dis pas non plus que j’ai raison à 100% à chaque fois. Je trouve ça important de garder une ouverture d’esprit avec les autres, car sinon on n’avance pas.

Comment arrivez-vous à gérer votre emploi du temps ? à combiner vos études et vos activités politiques?
On me pose souvent la question, mais il faut savoir que j’ai déjà un horaire fixe au niveau de l’université. C’est vrai que parfois j’ai des travaux qui se rajoutent, mais comme je peux anticiper dans le sens où je sais déjà qu’elles sont les dates où je dois rendre mes travaux pratiques alors j’arrive à tout coordonner. Je fixe cela dans mon agenda et avec mon staff de la FEL on regarde ce qui est le mieux pour faire une réunion, assister à des conférences ou des formations. J’essaye d’anticiper le tout afin de pouvoir avoir le temps d’étudier, d’assister à des conférences ou des réunions et sortir avec mes amies pour prendre un verre en ville afin de parler d’autres choses (même si j’adore parler de politique).
Comment se passe une journée ou semaine type avec vous ?
Je vais prendre le lundi comme exemple, car tous les jours c’est différent chez moi, mais ce jour-là c’est presque fixe. Le matin, j’ai toujours une réunion classique avec mon staff pour faire le point. S’il y a un bureau politique ou un conseil d’administration dans la semaine alors je prépare à l’avance avec le staff de la FEL ainsi que les Présidents l’ordre du jour. On analyse l’actualité ainsi que les activités de la semaine forcément. J’essaye d’aider au mieux les cercles, car parfois ils peuvent avoir des soucis avec l’administration dans la gestion des salles ou il arrive qu’ils aient besoin d’aide pour trouver un invité au plus vite, forcément quand on est plusieurs on a plus d’idée. L’après-midi, je vais à mes cours et le soir je révise mes cours comme une étudiante normale.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui souhaitent se lancer ?
Inscrivez-vous tout de suite dans une ASBL ou un parti politique. Il y va de notre intérêt à tous. Soyez les acteurs de demain! Lisez la presse écrite tous les jours. Cela doit devenir un réflexe! Ce genre d’expérience nous permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même. Quand je vois, à titre personnel, mon évolution entre mes 18 ans et maintenant, j’ai beaucoup changé (positivement) et c’est notamment grâce à mon engagement. Je démontre tous les jours avec mon poste de Présidente de la FEL qu’une femme peut être à la tête pour la première fois depuis son existence. C’est clairement un tournant et je montre qu’on est tout aussi capable que les hommes d’avoir des opinions sur divers sujets citoyens. La phrase que je sors souvent à mon entourage quand ils hésitent à s’inscrire quelque part c’est “il faut s'engager pour ses idées et les défendre pour les voir aboutir » pour les motiver.