Lifestyle: Et toi ? Tu veux des enfants ?
J’ai toujours dit ne pas vouloir d’enfants, à qui voulait bien l’entendre, je le clamais haut et fort ! Je trouvais pleins de raisons valables pour « ne pas en vouloir », la liberté, aucune contrainte, le monde qui s’écroule autour de nous… Et puis les enfants ne m’ont jamais attirés plus que ça, au contraire, je déteste les entendre pleurer, chouiner, réclamer… Je ne sais pas comment les apprivoiser, comment les tenir, comment les comprendre tout simplement. Je me tiens souvent le plus loin possible d’eux…
Bien sûr vous direz que je suis jeune, que j’ai le temps, et puis un jour ou l’autre peut-être que mes hormones s’affoleront et que je désirais plus que tout en avoir… Qui sait ? Le fait est qu’à 23 ans l’idée que quelque chose pousse dans mon ventre me révulse, que le fait d’avoir la responsabilité d’un être me fait paniquer !
Pourtant, il n’y a pas longtemps j’ai réalisé que le problème venait de moi et pas des enfants.
En fait, je suis rongée par une peur immense, et totale : celle de créer un enfant « déséquilibré » (je l’écrit comme je l’ai pensé à l’instant T)
Car oui, je ne juge personne, chacun fait de son mieux et avec les moyens qu’ils ont, mais tellement d’enfants sont malheureux et doivent se construire seul à cause de parents défaillants… Et moi je ne pourrais me le pardonner.
Comment savoir que nous sommes assez responsables, assez stable pour donner la vie ?
Pour moi, il y a dans les enfants quelque chose de Sacré de Divin, qu’il faut absolument préserver de tout mal !
Combien d’enfants grandissent trop vite ? Combien on un des parents absents/inconnus ? Combien subissent des violences en tout genre ? Combien sont nés d’un caprice ou sans être voulu ?
Je suis, comme vous le savez, sujette à des crises d’angoisses, je n’arrive même pas à me gérer totalement moi-même, alors comment pourrais-je assumer un enfant ? Lui construire des bases solides alors que les miennes sont bancales ? Et si je lui transmettais mes angoisses, mes peurs, mes démons ?
Je ne pourrai me le pardonner…
Les enfants entendent, voient et ressentent tout… Ce sont de véritables éponges, même dans le ventre de leurs mères. Rendez-vous compte à quel point notre emprunte est puissante sur leur vie, leur constitution ?! A quel point nous encrons en eux tout notre vécu, notre histoire ?
C’est beau et à la fois si terrifiant…
En fait, cette aversion que j’ai envers les enfants vient du fait que je vois dans leurs yeux leur fragilité, leur vulnérabilité… Et qu’il m’est impossible de les protéger et de leur apporter la sécurité et la stabilité dont ils ont besoin, car parfois l’amour ne suffit pas…
Reproduire les erreurs de ses parents :
Je crois aussi, que mon propre schéma familial (ma propre histoire), a intensifié ma décision de ne pas vouloir d’enfants.
Aujourd’hui j’ai conscience que l’Histoire de mes parents, m’a marquée et est encore profondément ancrée en moi.
Mais je sais aussi que c’est ce qui me permettra de ne pas reproduire leurs « erreurs ». Ils ont fait ce que je suis aujourd’hui. Ils ont fait eux aussi de leur mieux (avec les cartes qu’ils avaient), je les pardonne. Et pour rien au monde je voudrais être quelqu’un d’autre.
Mais je sais aujourd’hui qu’il y a des évènements que des enfants n’ont pas à vivre, qu’il y a des choses, des schémas qu’on légitime pendant longtemps car on pense que c’est « normal » mais que ça ne l’est pas.
Je suis enrichie de cette expérience et j’espère m’en souvenir si un jour je deviens parent.
Enfin, je ferai de mon mieux, comme tout le monde. Je ne pourrai pas le protéger de tout, il y aura forcément des ratés car nous n’avons pas toutes les clefs… mais je ferai en sorte d’avoir conscience de mes failles, pour minimiser les dégâts.
Et vous ? Voulez-vous des enfants ? En avez-vous déjà ?
PS : Mes proches me font souvent la réflexion d’avoir 2 chats et 1 chien et que « quand même, Sarah, tu en a au moins pour 10 ans ! ». Alors je souris et je leur réponds gentiment que je saurais mieux m’occuper de mes animaux qu’ils se sont occupés de leurs enfants !
PSbis : j’ai l’intime conviction que bien s’occuper de ses animaux fait de nous de meilleurs futurs parents ahahaha, après tout le chien a bien la mémoire d’un enfant de deux ans et quasiment le même comportement (je rigoooooole) !
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