Interview: La Revue d'Olivier
[dropcap type="default"]O[/dropcap]livier Colin nous explique son métier de conseiller politique au sein du Mouvement Réformateur (MR). Ce jeune trentenaire très actif a décidé de créer une chaine YouTube: la Revue d'Olivier. Cette chaine a pour but d'informer et de transmettre les clés pour mieux comprendre le monde politique ou les faits d'actualités. Découvrez son portrait dans une interview exclusive accordée à Mademoiselle Ergo.
«MADEMOISELLE ERGO» - Pouvez-vous nous décrire votre métier de "Conseiller politique"?
Olivier Colin - Je travaille pour le Cabinet d'Olivier Chastel, président du Mouvement Réformateur (MR). Je suis son conseiller en fiscalité, finance, économie digitale et entreprises publiques. Chaque conseiller est séparé selon la matière. Mon travail consiste notamment à préparer des interviews et des argumentaires ou définir des positionnements. Par exemple, si le gouvernement décide d'une mesure, moi en tant que conseiller, je prépare des argumentaires qui vont expliquer à l'ensemble des élus et des députés du MR la mesure qui a été prise. En tant que conseiller, je reçois aussi de nombreuses personnes comme par exemple des chefs d'entreprises qui veulent discuter de tel ou tel problématique. Je travaille également au cabinet de François Bellot, ministre fédéral de la Mobilité et des Transports. Je bosse en ce moment sur le 4ème paquet ferroviaire et la libéralisation du rail européen. Mon boulot est très varié, c’est ce que j’apprécie.
Quel est votre cursus académique en supérieur ?
J'ai étudié à la Solvay Business School en ingénieur de gestion pendant 5 ans et j’ai fait un programme d’échange à l’université de Lethbridge au Canada. Ensuite, j'ai suivi des cours en marketing et communication en horaire décalée à l'ICHEC pour un master supplémentaire. Après 3 ans de travail, j'ai repris un master en économie européenne en cours de jour au Collège d'Europe à Bruges.
Qu'avez-vous fait à la sortie de vos études?
J'ai débuté dans la consultance chez Accenture comme Business Analyst. J’ai par la suite travaillé chez Skyshops (NDLR : International Duty Free- les magasins free-taxes à l'aéroport de Zaventem) où j'étais Product Manager pour les parfums et les cosmétiques. Par la suite, j'ai été engagé chez Belgacom (NDLR: Proximus) où j'ai suivi un programme pour les jeunes diplômés " Young Potential Program in Management". J'ai travaillé dans plusieurs départements de la société, six mois dans la vidéo à la demande, six mois en marketing « pricing » et puis six mois dans le sponsoring. J'ai terminé ce programme par un poste fixe où j'étais Business Analyst. Je suis resté 2 ans chez Belgacom. J'ai ensuite obtenu la bourse Inbev-Baillet Latour pour étudier au Collège d’Europe. Au départ, je souhaitais devenir entrepreneur et créer ma start-up. J’ai donc rejoins la start-up Human Waves en tant que business developper après le Collège d’Europe. Mais suite à un examen que j’avais passé quelques mois plus tôt, j’ai eu l’opportunité d’être engagé au Cabinet d'Olivier Chastel, puis au Cabinet du premier ministre, Charles Michel et ensuite au Cabinet du ministre François Bellot.
Quel a été le déclic pour créer votre chaine Youtube?
J’ai été interpellé à l’époque de l’accord sur le CETA car je constatais par les réseaux sociaux et dans mon entourage que nombreux étaient ceux qui étaient opposés à cet accord. Lorsque je leur demandais pourquoi ils étaient contre, les réponses étaient souvent floues voire erronées. Ensuite il y a eu l’arrivée de Donald Trump et la montée de l’extrême gauche en Belgique. Tout cela m’a donné envie de faire quelque chose.
Comment se passe la gestion de votre chaine Youtube?
Les recherches et l’écriture des textes me prennent 2 à 3 heures. Il faut également compter 2 heures pour l'installation et le tournage. La partie montage peut prendre 4 à 5h. Je retranscris les sous-titres de ma vidéo et ensuite je m'occupe de l'aspect promotionnel sur les réseaux sociaux.
Comment se passe une journée ou semaine type avec vous?
Mes journées démarrent toujours par la lecture de l'actualité. Et il arrive souvent que tout découle de cela. Mes journées varient également en fonction des dossiers à traiter ou des rendez-vous à remplir. Chaque semaine est différente, selon qu’il y ait un conclave budgétaire ou une étude à sortir par exemple.
Quels sont vos rêves ou futurs projets ?
Je préfère ne pas voir à trop long terme. (sourires) Pour l'instant, je me projette vers 2018-2019 où ont lieu les élections communales et régionales. Il y aura beaucoup de travail à ce moment-là, aussi bien pour mon parti qu’à titre personnel dans ma commune à Etterbeek en Belgique. Je ne me projette pas davantage car j’ai déjà appris malgré mon jeune âge que les choses évoluent très vite. Dans un sens comme dans l’autre !
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui souhaitent se lancer?
Je conseille aux jeunes d'agir! Je pense que c'est vraiment important parce que la plupart d'entre eux ont tendance à trop réfléchir ou à se trouver des excuses pour ne pas agir. Il faut également aller vers les autres et bien s’entourer. Je leur dirai aussi de ne pas hésiter à remettre en cause ce qu’ils ont appris. On est souvent formaté dans une certaine manière d’agir ou de penser qui nous empêche de nous développer pleinement.